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Une école sans cours – Lycée Intégral Roger Lallemand

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Détails du projet

A propos du projet

Une école sans classes ni cours, c’est le pari lancé par l’équipe éducative du Lycée Intégral Roger Lallemand à Bruxelles. Une école communale secondaire où on apprend en participant à l’organisation et à la vie de l’école, qu’on soit enseignante, directeur ou élève. Ou comment vivre la citoyenneté au quotidien.

A première vue, au Lycée Intégral Roger Lallemand (Lirl), rien ne diffère d’un autre établissement scolaire : bâtiment sobre, couloirs tantôt bruyants, tantôt calmes, cour de récréation bétonnée… Pourtant, c’est une toute autre école qui s’y organise depuis septembre 2017. En effet, l’école secondaire s’attache à proposer à ses élèves une pédagogie contemporaine, réconciliant travail intellectuel et manuel. « Au Lirl, on ne parle plus de cours, de classes, de professeur·e·s ou d’éducateur·trice·s mais de modules, d’ateliers, de groupes de référence et de Membres de l’Equipe Educative (MEE), explique Christelle Colleaux, membre des Pédagonautes, responsables du projet éducatif du Lirl. La dynamique participative de l’école implique pleinement les élèves dans les décisions via les nombreuses instances démocratiques en place. »

Le collectif pour apprendre

Les journées au Lirl sont rythmées par une alternance de temps d’accueil, de travail intellectuel, de réalisations concrètes et de conseils. « La journée commence toujours par une demi-heure « de mise en corps », s’enthousiasme Christelle. Élèves de tous niveaux et MEE proposent une activité yoga, méditation, foot… Ensuite, les élèves se répartissent par degré dans les différents modules transdisciplinaires. » Un module explore une thématique et mobilise plusieurs disciplines scolaires comme les maths, l’histoire, la philosophie ou le néerlandais durant 3 semaines à raison de 5 matinées par semaine.

« Chaque matinée se clôture par une séance de tutorat, précise la Pédagonaute. Les élèves sont alors réuni·e·s en groupe de référence de la 1ère à la 6ème année pour réfléchir et prendre des décisions sur l’avancement de leurs apprentissages. Ce temps d’accompagnement invite à l’apprentissage de l’autonomie et l’entraide entre grand·e·s et petit·e·s. » Les besoins et suggestions sont alors transmises par les délégué·e·s au conseil de l’école. « Les élèves sont amené·e·s à vivre la démocratie concrètement et à prendre la parole de façon argumentée autours du “vivre ensemble”, explique Patrick Tjolle professeur d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté (EPC). Les pratiques de philosophie et de citoyenneté abordées dans le cours d’EPC sont ici évaluées en direct au quotidien. »

De la parole aux actes

Suite à ces conseils et à l’initiative des élèves, plusieurs comités ont été créés. Un comité épicerie pour mettre en place une offre alimentaire au sein de l’école, un comité cour de récréation et un comité vert. Dans ce cadre, des ateliers pluridisciplinaires ont lieu trois après-midis par semaine durant trois semaines. « Le comité cour de récré a, par exemple, initié un atelier de construction de mobilier. J’ai également animé un atelier alimentation durable qui a débouché sur la création d’un petit magasin Oxfam par le comité épicerie. » Au Lirl, le temps de midi dure 1h30 pour permettre, entre autres, aux comités de se réunir. « A la rentrée, tout le monde était choqué de voir que les déchets n’étaient pas triés, explique Noé Roland, MEE du Lirl. Le comité vert a été lancé suite à ce constat. Mais les élèves n’ont pas l’habitude d’avoir leur mot à dire alors actuellement, je porte le comité. » Du coup, un atelier a été consacré à la création de monstres-poubelles en papier mâché placées dans la cour de l’école. Et depuis, tous les locaux sont équipés de poubelles de tri.

Travailler au Lirl demande aux enseignant·e·s et aux élèves une constante collaboration. « Tout prend plus de temps car les élèves sont auteurs et autrices de leur scolarité et de leurs projets, poursuit Noé. Cela demande que chacun·e prennent ses responsabilités car ce n’est plus le directeur ou les profs qui apportent des réponses toutes faites. » A l’instar du ‘sas de décompression’ qui permet aux élèves qui décrochent de s’extraire temporairement de la classe pour bénéficier d’un accompagnement individualisé. « L’ensemble de ces lieux d’échanges requiert des élèves et des MEE de développer des compétences relationnelles, d’intelligence collective, de communication, d’accompagnement, précise Christelle. Ça n’est pas toujours évident, qui plus est, avec des élèves provenant d’horizons très divers mais la mixité sociale fait partie de nos objectifs. A ce titre, l’école peut compter sur la commune de Saint-Gilles qui est très soutenante. » Et Noé de conclure, « La force du projet c’est notre capacité à toutes et tous à trouver des solutions individuellement et collectivement et au fil des expériences. L’école est naissante, tout peut encore être créé! »

Article rédigé par Hélène Colon du Réseau IDée, publié dans le magazine Symbioses.

Le projet en images...

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